Cat
Pattes de velours et ploucs ricanants
Elle n'aime pas les chats de gouttières
Ils ont la moustache qui sent la bière
Convenons que les matous l'indiffèrent
Tout comme son premier trou de gruyère
C'est une souris si délicate
Tous les grands minets du coin la flattent
Elle exècre les chats d'appartement
Leurs manières de dandys ronronnants
Elle méprise tous les chats bottés
Leur sens du devoir, leur autorité
Convenons que les matous l'indiffèrent
Tout comme son premier trou de gruyère
C'est une souris si délicate
Tous les grands minets du coin la flattent
Mais ces bougres n'ont aucune chance
De participer au corps de danse
Car elle en pince pour un petit rat
Qui a su faire son trou à l'Opéra
C'est une souris si délicate
Tous les grands minets du coin la flattent
Mais ces bougres n'ont aucune chance
De participer au corps de danse
Son tout petit rat lui fait des entrechats
Et elle aime ça…
La terre est grave
La terre nous invite depuis bien longtemps
À faire la fête dans ses appartements
Mais de nombreux soûlards lui tachent la moquette
Cassent les meubles anciens et jouent les pique-assiettes
Alors que tous les jours la fête bat son plein
Dans l'excès de luxe, de chaleur, de bon teint
Loin des tables garnies les privés de séjour
Crèvent dans le silence indifférent du jour
Si la terre est grave
Encore, elle nous sourit
Elle est polie…
La terre nous évite depuis quelque temps
Le climat tique car nous sommes trop gourmands
Dans ces soirées, on voit toujours les mêmes têtes
Nous avons tort de vouloir tenir la vedette
Si la terre est grave
Encore, elle nous sourit
Elle est polie…
La terre est si grave et nous sommes si légers
Son seul tremblement pourrait bien nous enrhumer
Loin du bail des nantis, on entend dans la cour
Une rumeur qui grandit : bientôt notre tour…
Si la terre est grave
Encore, elle nous sourit
Elle est polie…
Sue
Sur son front précipice
Une frange de malice
Lisse
Se berçait
Dans la douceur de ses yeux
De vastes cieux langoureux
Et bleus
Se froissaient
Telle était Sue
Contre son rire perché
Mille et une voies lactées
Soufflées
Se brisaient
À ses seins gonflés d'orages
De blancs corsages de nuages
Se déchiraient
Telle était Sue
Aux alentours de ses hanches
Se pressaient
Et sous ses luxueux dessous
Coquine machine à sous
Sue se saignait
Telle était Sue
Ce fut tout
De grands rideaux d'oiseaux
Déchiraient le visage
Du jour naissant
De fillettes à bicyclettes
Inondées
Et ce fut tout
Plus tard
Le temps barbu s'éclaircissait la voie
En crachant des cailloux de soleil
Sur les corps pâmés
D'adolescentes aux rivages
Lointains, mystérieux et vierges
Et ce fut tout
Bien plus tard
Les brûlures du vent décortiquaient
Sans haine d’évanescentes créatures
Livrées au pal de l’ennui
Qui décochaient leurs jambes nues
Dans l’espace du vide
Et ce fut tout
Enfin
Bien plus tard encore
Une averse d'obscurité
Refroidissait soudainement et sans bruit
Les fissures odorantes
De vieilles édentées en dentelle
Et ce fut tout
Je livre
J'erre
D'état, j'erre en état
J'erre
Sans échapper à la poussière
Je livre
Clair
Un jour si fort de cuir
Dans un immense espace bleu
Je livre
Tant de mots authentiques
Si beaux, si poétiques
Tendres et puissants
Comme le courant
D'un fleuve humaniste
Je livre
Sombre
Nuit fragile en carton
Dans un infiniment si gris
Je livre
Tant de maux tyranniques
Si laids, si prosaïques
Tristes fascicules
Aux plaies ridicules
Et cela m'attriste
Je livre
Petit à petit
Oui, mon teint jaunit
Mes pages sont comptées
L'épitaphe est tracée :
Fin
Train-train
C'est un petit train-train
Qui ne va pas bien loin
C'est qu'entre ses deux gares
Personne ne s'égare
C'est qu'il faut obéir
Souvent sans réfléchir
Aux sifflets dérisoires
Des petits chefs de gares
Faut pas que déraille
Le train-train du surmenage
Faut pas que s'en aille
Le voyageur sans bagages
C'est qu'un petit malin
Peut sauter du train-train
Et donner des idées
Aux tenants des tickets
Faut pas que déraille
Le train-train du surmenage
Faut pas que s'en aille
Le voyageur sans bagages
Les mêmes paysages
Qui sont souvent trop sages
En deviennent immobiles
Et plus rien ne défile
Faut pas que déraille
Le train-train du surmenage
Faut pas que s'en aille
Le voyageur sans bagages
Mais un train-train peut en cacher un autre…
E pericoloso sporgersi alla finestra
Sur la route de Malibu
Elle avait un rendez-vous
Sur la plag' de Malibu
Il était beau et bronzé
Et surfait toute l'année
Elle était jeune et jolie
Habillée plutôt sexy
Et posait le pouce en l'air
Tout en se donnant des airs
Com' les filles de Malibu
Dans un' giclée de poussière
El' vit s'ouvrir la portière
Je te dépose, Trésor ?
Lui dirent les dents en or
Sur la route de Malibu
Où ? Où ?
Y'a pas mal de méchants loups
Ouh ! Ouh !
Le cuir d'la décapotable
Était chaud mais confortable
Ils s'envoyaient du whisky
En écoutant du funky
Com' les surfeurs de Malibu
Le mec était sympathique
Et d'humeur plutôt ludique
Sa main s'posa sur un sein
Animée d'un noir dessein
Sur la route de Malibu
Où ? Où ?
Y'a pas mal de méchants loups
Ouh ! Ouh !
La belle mit le holà
En enfonçant ses p'tits doigts
Dans le blanc des yeux du vice
Qui roulaient non sans malice
Ils percutèrent un rocher
Et tout partit en fumée
Sur les lieux de l'accident
Un flic privé de trois dents
Tomba sur un filon d'or
Qu'il saisit sans un remord
Sur la route de Malibu
Où ? Où ?
Y'a pas mal de méchants loups
Ouh ! Ouh !
Le clip
Regarde la belle nana
Qui danse pour toi et qui te tend les bras
Elle bouge ses hanches et montre ses cuisses
Avec la précision d'une montre suisse
Mais ne retiens que le mouvement
Faut pas croire qu'elle t'attend
Écoute la belle nana
Qui chante pour toi et qui te dit tout bas
Que le plaisir est son premier réflexe
Que dans l'amour l'important c'est le sexe
Mais ne retiens que la mélodie
Faut pas croire ce qu'elle te dit
Ce n'est qu'un tube bien roulé
Un bubble-gum mélodique
Une pin-up à la peau bronzée
Sur fond vidéographique
Regarde au fond de ces yeux-là
Pas la moindre lueur d'opéra
Écoute ce filet de voix
Pas de quoi casser une noix
Mais elle connaît la musique
Oui, elle connaît la musique
Ce n'est qu'un tube bien roulé
Un bubble-gum mélodique
Une pin-up à la peau bronzée
Sur fond vidéographique
La belle nana est médiatique
Et son clip est gym tonique
Mais elle connaît la musique
Oui, elle connaît la musique…
Mille et une nuits
Sous les jupes des filles
Sommeillent mille et une nuits
Douces nuits
Bercées d'ennui
Mises à l'index
Sous le premier prétexte
Sous les jupes des filles
Sommeillent mille et une nuits
Douces nuits
Pleines de vie
Mille escadrilles de chauds tapis volants
Mille flottilles aux doux parfums d'Orient
Mille et une nuits
Mille et un génies
Sous les jupes des filles
Sous les jupes des filles
Frétillent mille soieries
Au gré de leurs courants
Voguent mille et un esclaves amants
Mille et une nuits
Mille et un génies
Sous les jupes des filles
Sous les jupes des filles
Sommeillent mille et une nuits
Longues nuits
Tendres amies
Qui titillent les yeux de l'Occident
Mille et une nuits
Mille et un génies
Sous les jupes des filles
Jeu d'amour
Au jeu de l'amour il sait miser
Au petit jour il en sort vidé
C'est le flambeur des nuits de ces dames
Il en perd le sommeil et son âme
À chaque nouvelle partenaire
Il est persuadé de se refaire
Alors il s'ouvre au premier sésame
Pauvre pigeon du jeu de ces dames
Et le voilà qui dit mais, je t'aime…
On lui répond c'est ton problème
À ce jeu-là il n'a pas de veine
Entre-nous il me fait de la peine
Mais ce jeu-là n'est pas sans danger
Car la chair ne fait que l'endetter
Sur le tapis il se couche en vain
Le vice le laisse sur sa faim
Et le voilà qui dit mais, je t'aime…
On lui répond c'est ton problème
À ce jeu-là il n'a pas de veine
Entre-nous il me fait de la peine
La chanson de Papi
Avec la longue nuit qui vient
Avec ses oublis pour un rien
Son visage vieilli est froid
Juste un tremblement dans la voix
Son cœur se tue à répéter
Vas-y, vieux ! Il faut y aller
Alors même qu'il sait très bien
Qu'il ne saurait aller plus loin
Sans l'aide d'une pile
Soumise aux voltes faces
D'une vie trop tranquille
Ses mains se fatiguent à vouloir
Encore saisir au hasard
Le présent d'une vie qui fuit
Vers un passé lointain qui luit
Comme une étoile éteinte
À des années-lumière
D'une impossible étreinte
À présent, les petits, il est temps
Bonne nuit
À présent, pour Papi, il est temps
D'aller au lit
Il est trop tard pour regretter
Le temps passé à espérer
Fallait cueillir sur les chemins
Tous les rêves à portée de main
À présent, les petits, il est temps
Bonne nuit
À présent, pour Papi, il est temps
D'aller au lit
Poupée en papier
Il était une fois une poupée
Vêtue d'une jolie robe en lamé
Si blonds, ses longs cheveux bouclés
Si bleus, ses grands yeux étonnés
Il était une fois une poupée
Qui gardait dans son ventre un secret
Si blonde, sa voix trop usée
Si bleue, sa belle mélopée
La vie est si belle, elle est si cruelle
Poupée en papier
La vie est si belle, elle est si cruelle
Poupée dessinée
Il était une fois une poupée
Aux traits bien dessinés sur du papier
Les hommes voulaient la toucher
Afin de l'entendre chanter
La vie est si belle, elle est si cruelle
Poupée en papier
La vie est si belle, elle est si cruelle
Poupée dessinée
Les hommes rêvaient de la coucher
Sur les pages glacées de l'illustré
Tremblante et vite dénudée
Elle se mettait à chanter
La vie est si belle, elle est si cruelle
Poupée en papier
La vie est si belle, elle est si cruelle
Poupée dessinée
L'histoire vint à se terminer
Les hommes oublièrent la poupée
Au fond d'une malle en osier
Parmi bien d'autres joués cassés
La vie est si belle, elle est si cruelle
Poupée en papier
La vie est si belle, elle est si cruelle
Poupée dessinée
Un homme à la mer
Là-bas sur la ligne d'horizon
Lorsque enfin le ciel touche la mer
Le grand vaisseau de ses illusions
Perdu, jette son ancre à l'envers
Du décor
Sans remords
Et il voit décoller les poissons
Et briller les étoiles de mer
Il voit les oiseaux toucher le fond
De toutes ses bouteilles à la mer
Un homme à la mer, qui flotte encore
Un homme à la mer, loin du port
Pour lui seulement la terre est ronde
Il sait que le ciel soûle la mer
À vingt mille lieues sous les tombes
Le sel de cette eau est bien amer
Un homme à la mer, qui flotte encore
Un homme à la mer, loin du port
Quand vous le voyez qui tourne en rond
Avant de se noyer dans son verre
Lancez la bouée à sa raison
Et remorquez-le jusqu'à la terre
Un homme à la mer, qui flotte encore
Un homme à la mer, loin du port
Le bonheur est-il mobile ?
Le ciel longuement couché sur la mer
Vague
Au loin, sagement mouillé, un bateau
Ivre
Et les cris salés de grands oiseaux blancs
Vingt mille lieues aux silences bruissants
Et maintenant ?
Je me souviens d'une douce immobilité
Je me souviens de cette douce suspension
Du temps détendu sur la ligne d'horizon
Une île tendrement bercée par le vent
Du large
Ici, mollement étendu, un corps
Sans âge
Et le sable cuisant sous le soleil
Trente-cinq degrés à l'ombre du ciel
Et maintenant ?
Je me souviens d'une douce immobilité
Je me souviens de cette douce suspension
Du temps détendu sur la ligne d'horizon
À pousser le bouchon…
Lancer la ligne de mire
Zapper sur les vastes ondes
Mais surtout s'attendre au pire
Souvent, la pêche est immonde
Parmi l'exotique faune
Sirènes siliconées
Quelques morues à trombone
Maquereaux toujours bronzés
Ouh, quel mal de mer
Jeunes requins boulimiques
De vieux crustacés blindés
Quelques tissus organiques
Des tonnes de surgelés
Émissions d'air con primées
Forages publicitaires
Sites communs usinés
Feuilles de thon ordinaires
Ouh, quel mal de mer
Rares sont les fonds de culture
Car l'audimat est à l'écran
Tendu comme un filet maillant
Ouh, quel mal de mer
Wild Joe Bone
Il était son cow-boy au lasso
Son grand champion du rodéo
Et pour seul ami, sous son Stetson
Son fidèle Smith & Wesson
De tous les monteurs il excellait
Pas une femme n'en doutait
De tous les tirs, son vieux six coups
Faisait mouche à tous les coups
Matin, midi et soir, il tuait sans s'en émouvoir
Matin, midi et soir, il vivait sans s'en émouvoir
Lorsqu'au loin, elle entendait tinter
Les nobles éperons d'acier
Cette musique échauffait ses flancs
Elle en avait le mors aux dents
Lorsqu'au loin s'élevaient dans la nuit
Les ricanements d'insoumis
Elle sentait frémir sous son corset
La marque au fer, dédicacée
Jamais ce méfiant desperado
N'oubliait l'ombre dans son dos
Il redoutait bien des tirs d'envies
De derrière les jalousies
Matin, midi et soir, il tuait sans s'en émouvoir
Matin, midi et soir, il vivait sans s'en émouvoir
Mais un jour, quelqu'un voulut sa place
Et tira un trait sur sa trace
Wild Joe Bone finit six pieds sous terre
Matin, midi et soir, il tuait sans s'en émouvoir
Matin, midi et soir, il vivait sans s'en émouvoir
L'idéale
Tu voudrais que son visage
Soit une peinture
Et son corps, tu l'envisages
Comme une sculpture
Tu voudrais que son esprit
Soit littérature
Et qu'el' pose mais sa vie
Serait morte nature
Ton idéale
Te sera fatale
Tu voudrais qu'elle s'applique
Tout comme au théâtre
À te donner la réplique
Surtout sans entracte
Ton idéale
Te sera fatale
À tous ses silences
Seraient suspendus des poèmes
L'amour, quelle chance !
En serait l'unique thème
Et chaque corps à corps
Devant vos miroirs impolis
Serait une chorégraphie
Ton idéale
Te sera fatale
Mais tu te tues à répéter
Que son amour pour toi
Serait du cinéma…
Boîte de nuit
La musique diffuse
Les tympans s'usent
Des cheveux se lient
Les chauves sourient
Des yeux se pressent
Les mêmes se blessent
Les bouches s'ouvrent
Des mots se trouvent
Les idées fixent
Classées X
Dans la boîte de nuit
Des doigts proposent
Les tailles disposent
Certains hésitent
D'autres s'agitent
Les pieds balancent
Dans la boîte de nuit
C'est la cadence
Les corps se choquent
Gonflés à bloc
Les idées fixent
Classées X
Dans la boîte de nuit
La musique s'intimise
L'éclairage se tamise
Les uns font quelques touches
Les autres se mouchent
Des couples se moulent
Leurs lèvres se mouillent
La sueur s'inter pore
Les parfums s'évaporent
Des sexes en secret sécrètent
D'autres s'alignent en crêtes
Soudain une bagarre
Pour un rien qui se marre
Une histoire de nana
Qui veut puis qui veut pas
Une histoire de mec
Qui fait trop de cul-secs
Le videur n'est pas loin
Avec ses grosses mains
Voilà la dernier tour
Et tremble le petit jour
S'en vont les amants
Départs désarmants
Les jeunes filles rêvent
Les solitaires s'achèvent
La lumière détrompe
La musique plie ses pompes
Les serveuses rangent leur sourires
Le D.J. s'endort sur ses délires
Dans la boîte de nuit
LE MONTE EN L'AIR
Il saute sur l’occasion
De ravir aux ménagères
Leurs précieuses émotions
Leurs intimes affaires
Il s’introduit sans façons
Par devant ou par derrière
Fouillant toute la maison
Usant de son savoir-faire
Et c’est avec distinction
Qu’il vole le nécessaire
Sans toucher aux illusions
De ces dames solitaires
Elles ne sont pas
Du tout rancunières
Bien l’bonjour du monte-en-l’air
Le renifleur de balcons
Chatouilleur de meurtrières
Grand détrousseur de jupons
Il joue de sa séduction
Mais c’est un cœur sincère
Qui provoque l’affection
Chaque fois qu’il opère
Elles sont prises de passion
Pour ces tactiles manières
Qui font sa réputation
Et le rendent populaire
Elles ne sont pas
Du tout rancunières
Bien l’bonjour du monte-en-l’air
Le renifleur de balcons
Chatouilleur de meurtrières
Grand détrousseur de jupons
Il commet ses effractions
Guidé par un seul critère
Dérober sans agression
Sans heurter les caractères
Tout problème a solution
Si la dame est réfractaire
Il fait la conversation
Ou retourne à son repaire
Elles ne sont pas
Du tout rancunières
Bien l’bonjour du monte-en-l’air
Le renifleur de balcons
Chatouilleur de meurtrières
Grand détrousseur de jupons
Assim
Assim é você
Você é sempre assim
Eu sei quem você é
Assim é você
Cada vez que vejo você
Os pés descalços no parqué
Os cabelhos despenteados
Lombo e peito desnudos
Talvez cuando vejo você
Os olhos lavados de fé
Os labios cheios de beijos
Pernas e braços abertos
A pingar suor do ceÚ
Eu sei quem você é
Sim sim
Assim é você
Você é sempre assim
Eu sei quem você é
Assim é você
Cada vez que você me vê
Chorando atras de você
Coração estilhaçado
Pensamento atrasado
A tremer a dor do reú
Você sabe porquê
Sim sim
Assim é você
Você é sempre assim
Eu sei quem você é
Assim é você
Talvez cuando você me vê
Culpado de eu não sei qué
Você espera desculpas
Você nunca tem duvidas
Assim é você
Você é sempre assim
Eu sei quem você é
Assim é você
MÉLANCOLIES OCÉANES
Sur le sable
J’écoute de blanches lames
Harmonies d’écume
Inlassables
Elles me donnent le vague à l’âme
Et ma vue s’embrume
Sous les nuées gorgées
D’un flux volatil
J’essuie le grain salé
Á coups de cils
Est-ce un air
De l’au-delà du grand large
Que l’hiver enrhume ?
Est-ce un air
Émergeant du fond des âges
Que la mer exhume ?
Nostalgique importun
Porté par le vent
Qui rappelle à chacun
La nuit des temps
Mélancolies océanes
Qui chavirent corps et âmes
En hiver
Mélodie
Si ressassée par le ressac
De mon amertume
Que l’ennui
Berce mes jours de son hamac
Et je me consume
Fantôme de sable
Au souffle iodé
Je suis perméable
Á mon passé
Mélancolies océanes
Qui chavirent corps et âmes
En hiver
Dame Nature
Voilà que la grande toile du jour se tend
Sur les pinceaux, l'homme se doit de tendre aussi
Vers cette inspiration qui fait de lui un grand
Esquisser dans l'espace un croquis réussi
Tandis que maîtresse Nature prend le temps
D'exposer de beaux tableaux dans ses galeries
De vilains hommes, pauvres peintres décadents
Sont réduits à peindre l'humaine comédie
Et maîtresse Nature
Tenait en son atelier de la belle ouvrage
Mais voilà que la couleur de la nuit s'étend
Dans son blanc linceul, l'homme doit s'étendre aussi
Et mêler son spectre à l'arc-en-ciel du néant
Pour alimenter la palette de la vie
Ainsi va le frêle tissu évanescent
Soumis aux clairs-obscurs de l'artiste maudit
Et nous ne sommes que des modèles imposants
Simples natures mortes qui posent à crédit
Et maîtresse Nature
Tenait en son atelier de la belle ouvrage
C'est selon
Comédie
Celle que l'on joue dans la vie
Celle que l'on joue sur des planches pourries
La comédie ou tragédie ?
C'est selon...
Si la mise en scène est réglée par avance
Si le rôle est distribué sans circonstances
Où est le sens ?
Où, la démence ?
C'est selon
Baissez le rideau
Sur les petits maux lierres
Baissez le rideau
La pièce est amère
Si les partenaires oublient souvent leur texte
Si les spectateurs attendent des prétextes
Ou bien du sexe
C'est selon...
Baissez le rideau
Sur les petits maux lierres
Baissez le rideau
La pièce est amère
Commedia al dente
Celle qui prend racine en enfer...
Baissez le rideau
Sur les petits maux lierres
Baissez le rideau
La pièce est amère
Gaffe aux bruits de notes
Sous les feux du fric tous de concert
Leurs tubes sont chics, leurs shows d'enfer
Ils jouent tremolo sur nos cordes sensibles
Mais ça sonne faux, ils ne sont plus crédibles
Le public s'ennuie aux tours de passe
Dans les chœurs aigris l'courant trépasse
Le public s'abstient, mais de vilains canards,
Sur de vieux refrains, polluent les isoloirs
Gaffe aux bruits de notes (bis)
Dans le dos
Tous ces vieux crooners aux voix de bois
Une pierre au cœur, drainent nos voix
Sans en avoir l'air, ils font leur numéro
Du haut de leurs airs, c'est bien leur seul credo
Gaffe aux bruits de notes (bis)
Dans le dos
La scène est petite
Et les talents sont rares
De nombreux artistes
Attendent la gloire
Gaffe aux bruits de notes (bis)
Dans le dos
Le 20 heures
Au journal télévisé du soir
Le présentateur star
Est un leurre
Amical, sourire opératoire
Il lit ce qu'il faut croire
Au prompteur
Mais jamais on ne l’entend commenter
Non jamais il ne doit se révolter
Au journal télévisé du soir
L'annonceur est pouvoir
Créditeur
Et jamais on ne voit la rédaction
D'une chaîne briser son boulet de fonds
A vingt heures le téléspectateur,
Bien tranquille, digère son journal
Et pour l'heure il n'y a pas de heurts
Autrement ça serait au journal
Au journal télévisé du soir
Tout ce que l'on peut voir
En couleur :
L'idéal coupé-monté tiroir
Dont les hommes au pouvoir
Font leur beurre
A vingt heures le téléspectateur,
Bien tranquille, digère son journal
Et pour l'heure il n'y a pas de heurts
Autrement ça serait au journal
Ma voisine
Je suis amoureux de ma jolie voisine
Ses volets sont bleus, altière est sa poitrine
Au petit matin penchée à sa fenêtre
En cambrant les reins, elle secoue sa couette
Ses petites mains et sa blanche culotte
Me rendent mâtin, j'en deviendrais bigote
Une fois par jour, lorsque nos pas se croisent
Je lui dis bonjour tandis qu'elle me toise
C'est le premier mot que sait dire ma bouche
J'en ai le cœur gros, seul mon regard la touche
C'est le premier mot que sait dire ma bouche
J'en ai le cœur gros, seul mon regard la touche
Quand le soir venu le quartier s'ensommeille
J'attends droit et nu, seulement mes yeux veillent
De ma voix feulée, je l'appelle à geindre
Les rideaux tirés elle ignore mon timbre
De ma voix feulée, je l'appelle à geindre
Les rideaux tirés elle ignore mon timbre
Alors dans mon lit, je m'en fais de bien belles
Câlins et frottis, ma petite hirondelle
Alors dans mon lit, je m'en fais de bien belles
Câlins et frottis, ma petite hirondelle
Les pré-bouts de choux iront à la poubelle
Au tout-à-l'égout si c'est des pimprenelles...
L
Pas de faux pas
Les premiers pas sur la terre
Sont souvent difficiles
Pour un petit mammifère
Qui travaille son style
Faut pas toujours renifler
Le cul de ses aînés
Faut savoir s'imposer
Chez les dominants du je
L'on peut perdre son moi
Le territoire est enjeu
Pour les grands mâles rois
Faut surtout pas oublier
Tout ce peu que l'on est
Faut pas
Surtout pas faire de faux pas
Veiller
A toujours rester éveillé
Quant à chasser son repas
Un jour, on est de taille
Voilà déjà que tournoient
Les vautours d'la ripaille
Faut pas laisser s'inviter
Les hyènes à déjeuner
Faut pas
Surtout pas faire de faux pas
Veiller
A toujours rester éveillé
A quoi ça sert ?
A quoi ça sert ?, de venir sur terre
Juste pour fêter quelques anniversaires
Chaque naissance est un sacrifice
La mort l'attend, ô l'obscène orifice
Com' c'est fatigant de vieillir
Oh, comme c'est dur de partir...
A quoi ça sert ?
La vie est un' farce qui vous envoie prom'ner
Vitrine bien léchée où l'on s'écrase le nez
Allons-y gaiement, et jusqu'à la détresse
C'est peut-être dans l'oubli qu'il y a l'ivresse
Et puisqu'il faudra bien partir
Oh, pourquoi donc se retenir...
A quoi ça sert ?
Heureusement qu'il nous reste l'amour
Il paraît que ça rime avec toujours
Heureusement qu'il nous reste le sexe
La chair, les poils, faut pas l'mettre à l'index
L'essentiel c'est de transpirer
L'odeur, parfum d'éternité...
A quoi ça sert ?
Blue Jean
Jean sortait son vieux blues
Ce soir-là était gris
Dans un bar de Toulouse
Elle infiltra sa vie
Le cœur bien en retard
Sur le beat du tempo
Jean s'assit au comptoir
Commanda un sirop
Le barman fut séduit
Par ces bouts de ciel bleu
Où se mirait la pluie
Au moindre coup de feu
L'arc-en-ciel de Blue Jean
Vaut bien celui des cieux
Il alluma la flamme
De la belle enfumée
Qui fleurit sous le charme
Du serveur sourd-muet
Le bonheur, songeait Jean
Un monde silencieux
Tous les consommateurs
Swingaient sur la musique
Et Jean observait
Leurs mouvements pathétiques
A la fin de la nuit
Quand les gens s'en allèrent
Jean dansa contre lui
Et ses yeux s'allumèrent
L'arc-en-ciel de Blue Jean
Vaut bien celui des cieux
Le bonheur, songeait Jean
Un monde silencieux
Femmes au pouvoir
Hommes publics de première classe
Laissez-donc aux femmes votre place
Donnez-nous notre plein quotidien
De grâce
Hommes politiques aux mœurs rapaces
Laissez donc aux femmes votre espace
Donnez-nous notre plein de saines
Audaces
Les femmes au pouvoir
Vont changer la gymnastique
Attendrir le muscle
Trop de mécaniques font la chasse
Aux tics et à tout ce qui dépasse
Donnez-nous notre plein d'authentiques
Grimaces
Les femmes au pouvoir
Vont changer la gymnastique
Affiner le geste
De l'amour des femmes aux balcons
Naît l'espoir...
Les femmes au pouvoir
Vont changer la gymnastique
Attendrir le muscle
Affiner le geste
Sensibiliser le propos
Plaie
Je te plais fermé
Tu me plais ouverte
Il nous plaît différemment
Nous nous prisons tour à tour
Autour de la plaie béante
S'il vous plaît
Allez faire un tour
Ailleurs
Si la plaie fermée
Nous est rouverte
S'il vous plaît indifféremment
Nous vous prions sans détour
Autour de la plaie béante
D'aller faire un tour
Ailleurs
Je me complais fermé
Tu te déplais ouverte
Il nous déplaît indéfectiblement
Nous nous plions aux contours
De la plaie béante
S'il vous plaît
Faites un tour
Allez replets
Chanter votre couplet
Ailleurs
S'il vous plaît
Allez faire un tour
Ailleurs
Telle est la question
Il y a trop de gens qui n'ont plus le temps
De réfléchir au sens de leurs désirs
Ils ont délégué le droit de penser
A des cerveaux qui se payent de mots
Quand on a des idées, mieux vaut les respecter
Dire ce que l'on pense ménage sa conscience
Il y a trop de gens au cœur défaillant
Qui restent sourds à l'appel de l'amour
L'amour du prochain, d'un arbre ou d'un chien
L'amour tout court et ce qu'il y a autour
L'orgueil et la fierté, ça mine la santé
Quant à l’indifférence, elle est une nuisance
Être ou bien paraître, telle est la question
Être c'qu'on veut être à tort ou à raison
Être ou disparaître telle est la question
Être c'qu'on doit être, là, c'est être concerné
Il y a trop d'humains qui dans leur train-train
Oublient les gares et doucement s'égarent
Tous ces voyageurs rêvent d'un ailleurs
Mais ne font rien pour changer leur chemin
C'est si bon de marcher sans savoir où aller
Adapter sa cadence, maître de ses errances
Être ou bien paraître, telle est la question
Être c'qu'on veut être à tort ou à raison
Être ou disparaître telle est la question
Être c'qu'on doit être, là, c'est être concerné
Il y a trop d'humains dont le quotidien
Remplit d'aigreurs, c'est pas fédérateur
Il y a trop de monde à former la ronde
Chacun veut sa danse avec impatience
Être ou bien paraître, telle est la question
Être c'qu'on veut être à tort ou à raison
Être ou disparaître telle est la question
Être c'qu'on doit être, là, c'est être concerné
Chanson du célibataire
J'aime bien
Les copines de mes copains
Je les aime coquines, je les aime câlines
Les jolies copines de mes vieux copains
L'air de rien leurs bisous émeuvent mes reins
Tendres signes qui expriment
Un désir légitime
L'air de rien elles m’effleurent de leurs mains
Mains mutines, mains taquines
Mais toujours unanimes
L'air de rien leurs petits pieds touchent les miens
Ils butinent, ils badinent
Et j'en perds mes bottines
J'aime bien
Les copines de mes copains
Je les aime coquines, je les aime câlines
Les jolies copines de mes vieux copains
L'air de rien elles se penchent avec entrain
Culs sublimes, fesses en rimes
J'ai le sang qui s'anime
L'air de rien elles me dévoilent leurs seins
Sein Maxime, Sein Minime
Je les tiens en estime
J'aime bien
Les copines de mes copains
Je les aime coquines, je les aime câlines
Les jolies copines de mes vieux copains
L'air de rien elles troussent leurs jupes en chemin
Libertines
L'air de rien elles vont s'asseoir sur les coussins
Magnanimes
Je vois le plus intime
J'aime bien
Les copines de mes copains
Je les aime coquines, je les aime câlines
Les jolies copines de mes vieux copains
Mine de rien
Puisqu'il faut bien s'effacer
Comme un trait gommé
Sur un bout de papier
Mine de rien
Autant laisser une trace
Empreinte de grâce
Dans un coin de l'espace
Mine de rien
Un beau dessin qui parle au cœur
Et qui, Mine de rien, ravit les mains
J'voudrais pas m'effacer
Sans avoir existé
Être venu pour rien
ça serait pas malin
Mine de rien
Puisqu'il faut bien exposer
Aux heures indiquées
Le dessein animé
Mine de rien
Autant trouver une place
Chacun sa surface
Galerie des grimaces
Mine de rien
Un beau dessin plein de couleurs
Et qui, Mine de rien, ravit les mains
J'voudrais pas m'effacer
Sans avoir existé
Être venu pour rien
ça serait pas malin
Mine de rien
La complainte de l'amour
Au clocher de mes nuits
Sonnent douze coups de minuit
Dans ma chambre d'hôtel
S'agenouille devant l'autel
La jeune et belle croyante
Aux ardeurs servantes
Elle vient recevoir
L’hostie de l'espoir
Qui remplit de lumière
Ses yeux et sa bannière
Elle vient réciter
Tous ces mots insensés
Qui sont autant de poèmes
Pour tous ceux que l'Amour aime
Au clocher de mes nuits
Passé douze coups de minuit
Sur mon lit maculé
Douze fois ressuscitée
Repose, alanguie,
L'élue de mes nuits
Béate et les bras en croix
Son corps tremblant de foi
Elle se confesse
Rituel de détresse
Ses péchés de chair l'ont damnée
Mais elle sait se faire pardonner
Pour qu'au seuil de sa nuit
L'Amour l'emporte avec lui
Tu me dis
Tu me dis que je n'ai qu'à
Jeter un regard sur toi
Pour que brille cette lumière
Sous l'abat-jour de tes paupières
Tu me dis que je n'ai qu'à
Poser mes lèvres sur toi
Pour que jaillisse ce désir
Et que tu puisses l'assouvir
Blottie tout contre moi
Pendant que ton cœur bat
Tu me dis (quater)
Tu me dis que je n'ai qu'à
T'adosser à l'arbre, là
Pour rivaliser avec lui
De noblesse et de vie
Mais oui...
Tu dis que je n'ai pas tort
De me coucher sur ton corps
Pour que naisse cette tempête
Au fond de ta source secrète
Tu sais toujours nous mettre d'accord
Et parler avec ton corps
Alors dis-moi, dis-moi encore...
Tu me dis...
Elle rêvait
Elle surfait dans les bras
De jeunes et beaux athlètes
Mais tous leurs châteaux de sable
S’effondraient à la première vague
Elle naviguait dans les bras
De capitaines aux mers d'argent
Mais tous leurs bateaux ivres
Coulaient à la première tempête
Ses petits matins sont froids de solitude
Ses nuits longues et larmoyantes
Elle volait dans les bras
De pilotes à l'air libre
Mais de tous leurs vols planés
Aucun ne la transportait
Elle chantait dans les bras
De musiciens inspirés
Mais de toutes leurs mélodies
Aucune ne la portait
Ses petits matins sont froids de solitude
Ses nuits longues et larmoyantes
Elle tournait dans les bras
De comédiens enflammés
Mais tous leurs baisers
N'étaient que du cinéma
Elle pleura dans les bras
D'un amant d'une nuit
Mais toutes ses promesses insensées
Partirent avec lui
Ses petits matins sont froids de solitude
Ses nuits longues et larmoyantes
Culture et subversion
Il y a longtemps que j'attendais
Que vienne un souffle au mois de mai
Je sens déjà frémir le vent
Celui qui se lève au printemps
Pour...
Dissiper les malentendus
Nuages gazeux des trous du...
Culture et subversion
Et tant pis pour les cons
Culture et subversion
Et tant pis pour les cons (bis)
Il y a longtemps que j'attendais
Qu'une utopie souffle en mai
Je sens déjà bouillir le sang
Celui qui sourd des survivants
Il y a longtemps chantait mon père
Vieux maçon contestataire
Les murs, je sais bien les monter
Je sais aussi lancer des pa...
Culture et subversion
Et tant pis pour les cons (bis)
Culture et subversion
Et tant pis pour les cons (quater)
Culture et subversion
Et tant pis pour les cons (ad terminum)
Matador de Mariachi
Soy el cabalhero de la muerte
Voy cada noche por la ciudad
Me emborrachar con agua ardiente
Porque me duele la razon
Cuando cantan los Mariachis
Cuando cantan mí cancíon
Ay, que me duele la razon (bis)
Llegate aqui mí morena
Para cuidar mí dolor
Llegate aqui mí morena
De la vida es el savor
Me da lo mismo quel Mariachi
Sea un viejo temblequeante
Un padre con niños a mantener
Mismo una voz encantadora
Porque lo que quiero del Mariachi
Cuando canta mí cancíon
Es arrancar su corazon (bis)
Llegate aqui mí morena
Para cuidar mí dolor
Llegate aqui mí morena
De la vida es el savor